Le travail pictural de Marc-André se veut principalement figuratif : l’humain est son leitmotiv. Sa spontanéité se dégage de la toile avec force mais simplifier son travail à ce seul aspect serait réducteur.

Au moment de découvrir son univers, un seul concept me vient à l’esprit : celui de transhumanisme, notion qu’il m’a permis d’aborder. Il me rappelle que l’évolution de l’homme ne passe pas que par les nouvelles technologies. Cet aspect est flagrant dans ses dessins au stylo-bille alors que sa peinture est plus introspective. Celle-ci nous amène à repenser l’amélioration de la condition humaine de manière plus globale : chaque portrait nous touche et nous dévoile l’âme des modèles.

Sans vouloir dévoiler ses secrets de fabrication, sa technique s’utilise habituellement dans des formats monumentaux. Paradoxalement, son travail se veut plus intime, jusque dans ses formats actuels. Il développe un geste franc, sincère et condense toute sa spontanéité sur une surface réduite, proche de son modèle et du spectateur.

Ses compositions travaillées par superpositions dégagent l’énergie simple du travail bien fait. Sa démarche est celle de la recherche d’un geste juste. De cette simplicité émane sa force. De manière réductrice, on peut découvrir le portrait et un arrière-plan.

La figure ne renvoie plus uniquement à l’humain, mais à quelque chose de plus personnel, de plus complexe qu’un simple visage. L’expressivité du geste rejoint celui du visage. Ce geste sert à retranscrire l’émotion du modèle et nous emmène au-delà du portrait.

Simplifier son travail sur les émotions au seul regard serait oublier sa recherche du geste juste. Sa peinture crée le réel en recherchant l’harmonie dans un chaos contrôle d’actions spontanées. Ce cheminement lui permet de libérer la couleur. De ce paradoxe libérateur, la peinture se voit affranchie de sa dualité entre figuration et abstraction.

En n’abordant pas un possible engagement politique, je retrouve dans ses œuvres une volonté de changement positif.  Peut-être, celle de trouver une nouvelle place dans la nature pour l’être humain à travers un art de l’unité.

Frédéric Bastin, Historien d’art