Démarche artistique

Où se niche le sentiment du merveilleux : dans la réalité ou dans son apparence ? Ou dans la relation mystérieuse entre les deux ?
Après avoir expérimenté la cinétique de la lumière dans les années 1980, j’ai imaginé depuis quelques années des tableaux en trois dimensions. Je mets en scène des effets de relief, de parallaxe et d’occultation au moyen de grilles, de voiles, de réserves. Pour moi, l’existence dans le même « tableau » de différents plans et de plusieurs niveaux de perception est un chemin possible en direction du merveilleux.
Parmi les thèmes qui me sont chers : arbres, mers et falaises fractales, célébrités aux expressions indéchiffrables, associations d’idées et d’images iconiques utilisant certains codes du pop-art et de l’art cinétique.
Mon moteur, c’est l’émerveillement. Mon objectif, le capter pour le transmettre.
Précisions sur la dernière série « Derrière la toile »
Mes expériences cinétiques m’ont conduit dans cette série à réaliser des tableaux qui changent suivant l’endroit d’où on les regarde. Ils sont peints sur deux voire trois plans ajourés qui interfèrent les uns avec les autres. Quand l’observateur se déplace, ces tableaux sont modifiés de façon dynamique. Ces propriétés, bien connues de l’art cinétique et du trompe l’œil, j’ai tenté de les mettre au service d’une expression qui suivrait les méandres de ma sensibilité.
Philosophiquement, dans une époque surchargée d’images, de vidéos, toutes soutenues par des algorithmes implacables, il m’est apparu profondément jouissif de réaliser des tableaux qui aideraient à retrouver l’émotion d’une véritable image en nous rappelant que c’est chacun d’entre nous qui la créons à chaque instant, dans le mystère de notre propre cerveau.
Et en effet, par un mouvement devant la toile, se créent dans le tableau derrière la toile, une distorsion, un mouvement, une perte de repère, et il parait possible, pendant un instant, de prendre conscience de façon extrêmement aigüe d’un éclat de pensée et de vie – tout cela à partir d’une représentation très simple, d’un fétiche presque, fait de bois, de coton et de pigments collés.
Mais tout ceci n’est qu’une clé, bienvenue dans les tableaux eux-mêmes…

Pour 2019, année,

La démarche artistique

Pour l’artiste-ingénieur que je suis la Renaissance évoque une époque refondatrice où l’analyse scientifique et les croyances  se sont enrichies mutuellement au bénéfice de l’esthétique. Leonard et Michel-Ange étaient aussi bien des artistes que des ingénieurs ;  ils ont mis leurs brillantes démarches analytiques et scientifiques au service de leur sensibilité et des effets qu’ils voulaient obtenir et échanger avec leurs semblables.

Cette même ambition m’inspire aujourd’hui dans cette participation. Mon projet s’appuie sur 3 dimensions de ma démarche artistique :

  • La technique 3D « à travers les voiles»-  Ajouter la profondeur et le cinétisme  au modèle classique par un travail sur des trames et des toiles peintes devant le sujet, en s’appuyant sur des principes physiques ou mathématiques.

 

  • Un objectif esthétique– Donner à voir et à ressentir l’expression d’un sentiment ou d’une problématique philosophique en rapport avec le sens du merveilleux.

 

  • Une filiation assumée – Révéler et enrichir les passerelles entre les maîtres du passé et notre situation  contemporaine marquée par nos nouvelles croyances et capacités (ou incapacités !)